Constanza Piaggio
Artiste visuelle, née à Buenos Aires et installée à Paris depuis 2010, Constanza Piaggio travaille essentiellement la photographie et le film comme médias d’expérimentation. Issue d’une formation en photographie et cinéma en Argentine, elle construit ses projets à partir d’une recherche théorique qui débouche organiquement sur des séries d’œuvres se répondant par écho et par un subtil système de variation. Elle allie son exigence technique à une approche singulière et personnelle qui mêle ses références picturales et son environnement intime. Ce point de vue quelquefois auto-référentiel, convoque aussi des concepts philosophiques et des références littéraires qui nourrissent son travail. Dans ses séries récentes, les manipulations d’images manifestent un désir d’appropriation du réel, de la matière et de la texture photographique. Ses œuvres sont montrées dans des expositions individuelles et collectives dans le monde entier et font partie de prestigieuses collections publiques et privées. Elle a également été lauréate de plusieurs prix et résidences.
Constanza Piaggio a, par ailleurs, instauré méthodiquement une démarche de collaboration avec un réseau d’artistes professionnels. Depuis 2016, elle co-dirige l’espace dédié à l’art contemporain « Julio Artist-run Space » situé dans le 20ème arrondissement de Paris. Cet espace fait aujourd’hui référence. Il se démarque par sa programmation qui favorise les relations entre les artistes de la scène française et latino-américaine et les mélanges inter-générationels.
Pourquoi avez-vous choisi Paris après vos études à Buenos Aires ?
Quand j’ai décidé de m’installer à Paris, j’avais déjà commencé une carrière prometteuse à Buenos Aires. A ce moment le pays allait bien et vivre ailleurs ne faisait absolument pas partie de mes plans. Finalement c’est l’amour qui m’a décidé à emménager à Paris même si je savais que je devais quasiment repartir de zéro. Je n’avais plus de réseau ni de logistique de travail, mais je dois dire que je connaissais déjà cette ville et j’ai toujours eu une affinité spéciale avec elle et je ne regrette pas mon choix…
La couleur tient une place importante dans le travail de Valentine, dans le vôtre aussi, quel est votre rapport à celle-ci ? Avez-vous été attiré par la palette de couleur utilisée par Valentine ?
La couleur est toujours un élément d’inspiration dans ma démarche. Je l’utilise d’une façon très organique mais consciente car les couleurs ont un important pouvoir de communication. C’est pareil avec les vêtements, c’est notre façon de se présenter au monde et de transmettre nos émotions, notre énergie. J’aime la façon dont Valentine mélange des tonalités très douces et naturels avec des éclats vibrants et singuliers donnant une allure originale.
Il y a une grande sensualité et féminité dans vos œuvres, le toucher des matières utilisées par Valentine revêt aussi de cette sensualité, avez-vous été sensible à cette dimension du vestiaire Valentine Gauthier ?
Oui, fortement car les matières vont être en contact avec notre peau tout au long de la journée et c’est très important de se sentir à la fois protégée et sensuelle. On sent tout de suite qu’elles ont une belle qualité et c’est un vrai plaisir de les porter.
Valentine oriente ses choix de collection en fonction de l’impact écologique que celle-ci aura. Il semble que la nature ait aussi une place importante dans votre travail, qu’en est-il ? Vos choix dans l’achat de vos vêtements tiennent-il en compte cet impact, est-ce une valeur à laquelle vous tenez ?
L’écologie a toujours été une des causes primordiales pour moi ; depuis que je suis petite je me sens concernée. Pendant toute mon adolescence j’étais activiste dans des associations pour protéger l’environnement et je continue à m’engager de différentes façons pour améliorer la situation globale et pour avoir un impact moins négatif sur notre planète. Bien sûr, je peux encore faire beaucoup plus, surtout en tant que citadine, c’est pour ça j’essaye toujours de m’informer et d’améliorer ma consommation malgré mon petit budget. Je me souviens quand j’ai lu « No logo » de Noami Klein, ça a changé mon regard sur l’industrie de la mode. J’ai accepté la proposition de Valentine car en plus d’aimer ses designs, je respecte ses engagements.
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